Vous l’avez certainement remarqué, nous assistons à une (r)évolution des consommations. Réduire la viande, devenir flexitarien, végétarien ou même vegan. Pour être passée par cette phase, nous nous retrouvons vite un peu perdu devant tant d’informations, parfois contraires. Alors, comment vous y prendre ? Il existe 1001 raisons de devenir vegan. Mais il existe aussi 1001 excuses que l’on se trouve pour ne pas l’être.
Rassurez-vous, cet article n’est pas un guide spirituel. Il faut avouer que l’on voit beaucoup de bullshit dites sur le véganisme. Je souhaite vous donner du concret pour mieux gérer votre belle aventure, pour l’anticiper un maximum. Il y a des choses qu’il est bon à savoir avant de devenir vegan. Ou même pendant votre transition. Cela reste mon expérience, ce n’est en aucun cas parole d’évangile. Chacun a sa propre expérience. Son propre parcours. Mais le point commun de tous c’est qu’il ne faut pas aborder le véganisme comme un truc à la mode. C’est un changement profond de style de vie, avec tout un processus qui se fait.
C’est décidé, j’arrête de faire du mal aux animaux…
…. je deviens vegan !
Comme beaucoup, je ne suis pas née vegan. Je ne le suis pas devenue non plus parce que je n’aimais pas le goût de la viande, du lait ou des oeufs. Je suis devenue vegan parce qu’un jour j’ai eu le courage d’assumer la responsabilité de mes choix. Dans une société fondée sur le spécisme , il est parfois difficile de prendre conscience de ses valeurs et encore plus d’aligner ses actions à celles-ci. Le veganisme, c’est pour moi, choisir de ne plus contribuer à une des plus grandes injustices qui existe. Le veganisme c’est être contre toute forme d’exploitation animale. C’est aussi considérer que toutes les vies ont la même valeur. Une vie est une vie. Notre vie n’est pas supérieure à une autre.
Êtes-vous contre la maltraitance animalee ? Si vous répondez non, vous êtes déjà vegan dans votre fond. Il vous maque juste l’action.
Le début d’une vie meilleure
Au début je ne me rendais pas compte mais plein de choses autour de moi allait changer. Seulement pour le meilleur. Devenir vegan c’est remettre beaucoup de choses en question. Sa culture, son éducation. Il y a également l’aspect écologique, militant. C’est l’empathie à son paroxysme. Le véganisme est une convergence des luttes à laquelle on ne s’attend pas forcément au départ.
Changer ses habitudes ne se fait pas du jour au lendemain. Du moins, rarement. Il arrive que le changement opère en regardant un des films/documentaires suivant. Par exemple, les grands classiques sont :
- Earthlings
- Cowspiracy, disponible sur Netflix
- What the Health, disponible sur Netflix
- Forks over knives, disponible sur Netflix
- ou “Le plus grand discours de votre vie” de Garowsky, disponible sur Youtube.
Un électrochoc peut aider pour démarrer mais ensuite il faudra changer en profondeur. Il y a 3 ans, j’étais la première à dire « jamais je ne pourrais devenir vegan. Arrêter la viande, je peux comprendre. Mais vegan, c’est extrême ». Vous voulez que je vous dise, la réalité est extrême. Devenir vegan ne l’est pas. Je vais partager toutes ces choses qui peuvent en aider d’autres à se lancer. Vous me lisez et êtes vegan depuis 10 ans ? Vous avez sûrement une expérience encore plus différente de la mienne !
Je suis devenue vegan après un cheminement plus ou moins long et plus ou moins conscient. Voici ce que j’ai appris et retenu (pour le moment).
Devenir vegan, ce que j’aurais aimé savoir
1. N’ayez pas peur de tout remettre en question
Je pense que c’est de là que né le véganisme. Remettre en question son environnment. Ce que nous avons appris. Notre relation aux animaux. Personnellement, j’aime challenger mes certitudes. Sortir de ma zone de confort et tout remettre en question. Alors ce point est une évidence. Ne pas avoir peur de tout remettre en question permet de savoir et comprendre dans quel monde nous vivons pour ne plus le subir.
Une chose est sûre, être vegan c’est être conscient, actif, réfléchi. Ne jamais croire sans une once de réflexion ce qu’on vous dit à la télé (surtout en ce moment avec tous ces messages bio, la vague verte et les lobbyings sont omniprésents), dans les médias, sur internet sans faire vous-même vos recherches et votre propre réflexion. Je sors d’une école de publicité et de marketing. Je peux vous certifier que le marketing est fort pour nous faire oublier de se poser certaines questions indispensables.
J’ai lu cette citation. “Le monde tu ne peux pas le changer, mais ce que tu peux changer c’est ta façon de voir les choses et d’agir.” Je vous laisse méditer dessus.
2. Pas besoin d’être expert en nutrition
Quand vous mangez végétalien, tout le monde devient comme par magie des experts en nutrition. Vraiment. Même la personne qui ne s’est jamais souciée de ce qu’elle mange au travers bonbons, fast food, et j’en passe. En parallèle, il y a les vrais experts. Je ne remets pas en cause les paroles des nutritionnistes (bisous à vous, si vous lisez). Mais à force d’entendre des discours qui divergent, on reprend le contrôle sur notre corps, on apprend et on devient nous même des “experts en nutrition”.
Au début je voulais tout calculer. J’avais peur de manquer de fer, de protéine, de calcium … Bref je cherchais des équivalences partout. Mais j’ai rapidement compris que si je mangeais de tout à ma faim et en écoutant mes sensations, je n’avais aucune crainte à avoir. La seule chose à faire est de se supplémenter en B12 ! La fameuse B12. Je n’en avais jamais entendu parler avant d’entendre parler du véganisme mais sachez simplement que la B12, tout le monde, qu’importe le régime alimentaire, devrait s’en supplémenter.
Avant je mangeais sans savoir spécifiquement pourquoi je mangeais tel ou tel produit, c’était juste l’habitude. Mais maintenant je m’informe. J’apprends à connaître non seulement les bienfaits des aliments mais aussi les réels besoins de mon corps.
Il faut faire marcher son bon sens et ne pas tomber dans les pièges. En gros, si quelque chose ne vous parait pas normal, alors fuyez.
3. Les gens feront toujours des blagues
“Tu veux que je te mette un steak à griller ? Ah oui, c’est vrai… Ah, ah, ah ! », “tu manges des cailloux ?”
Bon autant vous y faire, vous n’avez pas fini avec les blagues plus ou moins drôles. Que dire de plus. Parfois c’est un peu relou. Il ne faut pas qu’on vous manque de respect. Sinon, riez-en ou profitez-en pour expliquer pour quelle(s) raison(s) ce régime alimentaire est si important pour vous. À vous de décider.
4. Le vegan parfait n’existe pas
Et il n’existe d’ailleurs personne de parfait.
Quand vous devenez vegan, vous vous rendez compte qu’il existe plein d’autres points que juste adopter une alimentation végétale. Il peut s’agir de cosmétique, de vêtements et accessoires que vous achetez, de vos divertissements. Nous pouvons rapidement avoir peur de ne pas être à la hauteur.
Vous connaissez le piège à vouloir être parfait ? C’est de se décourager et d’opter l’attitude “foutu pour foutu ». Par exemple, si l’on « craque ». Je le mets entre guillemet. C’est-à-dire si on adopte un comportement ou si on mange un aliment qualifié de « non vegan ». A ce moment, on peut se dire « bon tant pis. J’ai déconné, je remange des animaux ». Non rassurez-vous. En fait, il faut juste faire du mieux que l’on peut. Et surtout, toujours faire évoluer son « mieux que je peux ».
Mais il est important de ne pas se perdre. Toujours aborder son véganisme comme quelque chose de positif et non quelque chose de restrictif.
5. On n’est pas vegan avec de la volonté
« C’est bien ce que tu fais, moi je ne pourrais pas ». Vous l’avez déjà entendu ? Ou peut-être même déjà dit ? Il faut voir le véganisme comme un changement de paradigme et non comme une restriction imposée par notre volonté.
Vous pouvez vous dire : « ok, je vais m’interdire tous ces aliments d’origine animale. Ils me donnent vraiment envie mais je ne craquerais pas ». Cela vous rappel quelque chose ? La mentalité des régimes. Et comme tout régime qui se respecte, ça ne marche pas !
Pour changer son alimentation, il faut comprendre pourquoi on veut la changer. Et j’insiste sur le pourquoi. Mangeriez-vous votre chien ou votre chat de compagnie ? La réponse est probablement non. Quand vous voyez la viande comme votre chien, vous n’aurez juste plus envie d’en manger. Voir une âme plutôt que de la viande transforme votre vision. C’est un processus inconscient qui se fait au fur et à mesure que vous approfondirez les raisons de votre changement.
C’est ce qui fait que quand quelqu’un vous dit : « Je ne sais pas comment tu fais. Moi j’aime trop (au choix) : la viande, le fromage, le poulet, les sushis … », vous réagissez en ne considérant plus cela comme des aliments. Mais dans l’histoire, la volonté ne joue aucun rôle. C’est le pourquoi qui est important.
Il est important d’aborder le véganisme comme quelque chose de positif, et non restrictif.
6. Les gens vont arrêter de vous en parler
Oui, au début c’est pénible. Avoir cette sensation que systématiquement quelqu’un va nous lancer sur le sujet. Un discours accompagné de remarques et d’excuses alors qu’on ne leur a rien demandé. « Et le cri de la carotte ? », « les plantes souffrent aussi»,« les lions mangent de la viande». On va vous poser des questions. Beaucoup de questions.
Vous allez croiser les faux écolos concernés par tes faux-pas. “Amandine, t’as pensé au soja qui détruit la planète ?”, “tes bananes, elles ont pris l’avion”, “manger des céréales c’est extrémiste, tu manges la nourriture des animaux”. Bref, c’est relou mais ça passe relativement vite. Moralement, cela apprend à se construire. Mine de rien c’est assez désagréable d’être sans cesse juger. Surtout quand on fait du mieux qu’on peut. On apprend à être focus sur soi et nos objectifs et on ignore ces personnes.
7. Vous aurez un impact sur plus de gens que vous ne l’auriez imaginé
Je ne m’attendais pas à ce que certains de mes proches changent à la suite de ma décision. Je n’avais pas prévu de changer qui que ce soit. Une amie au resto qui m’envoit un message. « Hey j’ai vu un beyond burger! J’ai pensé à toi. J’ai gouté! » . Tout cela fait enormément plaisir. Ils m’informent avec enthousiasme qu’ils consomment moins de viande désormais.Que dès que possible, ils goûtent les options végétaliennes.
Les gens remarquent, même quand vous avez une façon discrète d’influencer. C’est aussi pour ça que j’ai décidé d’élargir mon champ “d’influence” en créant DREAM MY BEAUTY UP. Je souhaite inspirer plus de personnes à un changement positif.
8. La phase « Fuck the world » va passer
Devenir vegan pour les animaux c’est être en colère. Vraiment en colère. Je ne savais pas si j’étais normale au début, mais apparemment si. En gros, vous avez juste envie d’envoyer l’humanité toute entière contre un mur.
Après ma première expérience Anonymous for the Voiceless, je suis rentrée à la maison bouleversée. J’ai pleuré. Puis j »ai dis « nous sommes des monstres ». On entend souvent dire, « être vegan, c’est extrême ». Moi aussi je pensais ça. Mais sincèrement, c’est la réalité qui l’est. Ce qui est extême, n’est pas d’être vegan, c’est les images auxquelles j’ai fais face. C’est difficile. Mais c’est encore plus difficile d’être à la place des victimes.
Si vous pensez qu’être vegan est difficile, vous êtes plus concentré sur vous que sur les victimes.
Alors devenir vegan, c’est être en colère contre quoi ? Contre les humains qui osent faire ça à des animaux. Contre les états qui ont légalisé tout cela et font tout pour cacher l’horrible réalité aux masses. J’ai également une colère face aux lois. Celles qui préfèrent condamner des associations de défenses des animaux plutôt que des bourreaux responsables de torture. En colère contre les gens qui ne veulent pas ouvrir les yeux. Mais aussi contre mes amis qui pour dé-dramatiser vont faire des blagues histoire de ne pas voir la réalité en face. J’étais surtout en colère contre moi-même pour avoir été dupée pendant tant d’années.
Puis on apprend à canaliser cette colère. On la transforme en des pensées et des actions positives. Aujourd’hui je suis toujours en colère, mais à un degré bien plus maîtrisé (quoique ?). Je préfère concentrer mon énergie sur des actions concrètes. Par exemple, en m’investissant sur Dream My Beauty UP. Mon but est d’aider les personnes aux valeurs communes que les miennes, et aider les animaux.
9. Vous n’allez pas manger que des cailloux
En adoptant une alimentation végétale, vous allez manger beaucoup plus varié qu’avant. De base, je suis quelqu’un qui n’aimait pas manger. Je mangeais parce qu’il fallait manger. Je n’étais pas ouverte à la découverte. Honnêtement, je n’ai jamais autant découvert mon palais qu’en devenant vegan. Il y a énormément d’ingrédients nouveaux à découvrir. De nouvelles épices. Des nouvelles cuisines. Parfois c’est bon, parfois ça l’est un peu moins. La nourriture est très riche. Je suis devenue beaucoup plus curieuse !
Mon plaisir actuel est de prendre des recettes “classiques” et de les veganiser. Je suis une grande fan de gratin dauphinois. Des pommes de terre et je suis heureuse. Mais avec la crème, le fromage dessus, j’ai du le revisiter. J’ai un rituel, le dimanche soir, c’est crêpes. Eh bien, pour le garder, c’est facile. J’ai appris à faire des crêpes sans oeufs et sans lait de vache. Et c’est…pareil ! Revisiter vos plats/desserts préférés en version végétalienne est assez facile et aide à la transition. Vous ne serez pas frustrés.
Si une personne vous dit “mais du coup tu ne manges plus rien”. Elle ne s’y connaît absolument pas en cuisine. Et est encore moins créative.
10. On peut aussi manger comme de la merde en étant vegan
Bonne nouvelle ! Vegan ne veut pas dire healthy. Loin de là!
Dans nos esprits, nous associons vegan à des produits forcément bons et sains. Que denni ! Pourquoi être vegan ? Je n’avance jamais l’argument santé car comme tout, cela dépend de ce que vous décidez de manger. Vous pouvez devenir vegan et vous nourrir exclusivement de « junk food ». C’est-à-dire de plats préparés, de pizza, de burger, de hot-dog, de cordon bleu, de nuggets et de glaces. L’avantage est que tout cela existe en version vegan aujourd’hui ! Mais c’est aussi le piège, vegan ne veut pas dire forcément bon pour soi.
Les produits végétaliens sont moins mauvais que les équivalents en version animale, certes. Mais ce n’est pas non plus l’alimentation la plus équilibrée du monde. Libre à chacun de choisir sa façon de se nourrir. Certains décident de végétaliser leur alimentation uniquement pour des raisons éthiques. Uniquement pour les animaux et ne s’intéressent pas à l’aspect santé.
D’autres sont attirés par l’alimentation végétale pour des raisons de santé. Ils découvrent après le côté éthique. Si vous êtes allergiques aux légumes, comme moi, et que vous aimez trop les burgers, n’ayez pas peur, vous pouvez continuer de manger mal mais en ne faisant du mal à personne !
11. Vous ne le regrettez pas
Devenir vegan est une des plus belles aventures d’une vie. C’est un grand changement qui apporte que du positif. On apprend sur soi, sur le monde. On aligne ses actions à ses valeurs et croyez-moi ça vaut le coup.
Et vous, comment voyez-vous le véganisme aujourd’hui ? Il y a-t-il des choses que vous avez réalisé le long de votre route ? Des choses que vous aurez aimé savoir avant ? N’hésitez pas à me laisser vos avis en commentaire 🙂
Celine
Superbe article, très inspirant. En effet, au fil des années il y a de plus en plus de choix au niveau végétalien, ne serait que des petits nuggets ou des choses comme ça, manger vegan ne veux pas dire manger de la salade fade tous les jours. Merci pour cet article 👏🏻🌱
Dream My Beauty UP
CelineMerci beaucoup de ton retour! Exactement, tu as raison. J’ai vécu à New York et sincèrement, là-bas c’est très facile d’être vegan. Il n’y a aucune excuse pour ne pas l’être. Même Burger King propose un burger vegetal ! Voir une offre vegan arriver dans des lieux mainstream montre l’essor du végétal. En France, cette option n’est pas encore disponible. En rentrant en France, j’ai eu plus de difficultés à trouver un équilibre. Dans nos rayons de supermarchés, je trouve moins le choix. Cependant, je trouve que l’offre se diversifie de plus en plus ici, bien qu’elle reste encore un peu timide. Mais en comparant avec d’autres pays ou d’autres villes, comme Londres, cela nous prouve qu’il y a un beau potentiel pour nous avec une grande variété de plats qui arrive ! Future is vegan 🌱