Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi une personne peut être émue aux larmes en regardant un reportage sur un chien maltraité, ou sur le festival de Yulin et pourtant ne pas éprouver de remords pour avoir mangé un seau d’ailes de poulet ? Pourquoi certaines personnes disent “ne jamais pouvoir faire du mal à un animal” tout en commandant un steak au restaurant ? La réponse : le spécisme.
Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme est à la race, et ce que le sexisme est au sexe : une discrimination basée sur l’espèce, presque toujours en faveur des membres de l’espèce humaine (Homo sapiens). Cette définition est de David Olivier, 1992, dans Cahiers antispécistes.
En clair, quand on parle de racisme = une race supérieure à une autre, de sexisme = un sexe supérieur à un autre, et de spécisme = une espèce supérieure à une autre.
Je tenais à écrire cet article, différent des autres pour vous partager et peut-être vous faire connaître ce terme. Un seul mot, qui a pourtant bouleversé non seulement ma vie mais aussi ma vision de beaucoup de choses. Notamment ma vision des animaux. Connaître ce qu’est le spécisme est aujourd’hui une nécessité pour tous. C’est en ayant pris conscience du spécisme, que j’ai décidé de me battre contre, à mon échelle. DREAM MY BEAUTY UP ne serait peut-être pas en ligne aujourd’hui sans cette prise de conscience.
Le spécisme, quesaco ?
Le spécisme est une croyance humaine selon laquelle une espèce est plus importante qu’une autre. Cela implique qu’une vie serait plus importante qu’une autre.
La pensée spéciste implique de considérer les animaux non humains – qui ont leurs propres désirs, besoins, et vies complexes – comme des moyens d’atteindre des fins humaines. C’est la croyance selon laquelle la vie et les expériences de certains animaux sont inférieures à celles des humains. La raison est qu’ils appartiennent à des espèces différentes. Cela concerne toutes les formes les plus répandues d’abus envers les animaux. Ce raisonnement est utilisé pour justifier le traitement des autres êtres vivants et sensibles comme des propriétés, des objets, ou même des ingrédients. C’est un préjugé enraciné dans le fait de nier aux autres leurs propres intérêts, souvent pour un profit personnel.
Good news ! D’un point de vue moral, on reconnaît aujourd’hui que le spécisme n’est pas défendable. Pas plus que des appartenances de « race », de sexe ou d’âge, l’appartenance d’espèce ne constitue un critère pertinent permettant de moins prendre en compte les intérêts de certain-e-s au bénéfice d’autres.
Fin de la good news. Cependant, d’un point de vue social et politique, le spécisme désigne l’idéologie sur laquelle est fondée notre civilisation, qui considère que la vie et les intérêts des animaux peuvent être méprisés parce qu’ils sont d’une autre espèce que la nôtre. C’est pourquoi, beaucoup militent pour mettre fin au spécisme. Un combat en progrès mais avec encore beaucoup à faire.
Pourquoi en aimer certains, et en exploiter d’autres ?
Cette vision du monde conduit les humains à établir des distinctions inexistantes entre les espèces animales. Le tout basés uniquement sur les buts que ces animaux pourraient servir.
Par exemple :
- La plupart des humains ne supporteraient pas que l’on traite leur chien de la façon dont les cochons sont traités dans l’industrie agroalimentaire, même si ces derniers sont capables d’expérimenter les mêmes douleurs, joies, peurs et chagrins que les canidés. Pourquoi est-ce plus acceptable de manger du cochon que du chien ? Le spécisme. Dans certaines cultures et pays, comme en Chine, la viande de chien est commercialisée. En France, notre réaction est souvent “oh mon Dieu! Ce sont des monstres! » Mais les copains, dans notre pays nous faisons subir le même sort à d’autres espèces. Et cela est pourtant accepté. Vous ne trouvez pas cela étrange et contradictoire ?
- Nombreuses sont les personnes qui portent des manteaux doublés de fourrure de coyotes ou rembourrés de plumes arrachées avec violence à une oie (ou dans vos coussins), mais ils n’envisageraient jamais d’arracher eux-mêmes à pleine main la fourrure d’un chaton ou d’un lapin en pleurs.
- Mettez dans un mixeur un hamster et on vous arrête pour cruauté animale (NE LE FAITE SURTOUT PAS !!!) . Broyez des milliards de poussins mâles, recevez subventions et salaires pour le faire (bienvenue dans l’industrie de l’œuf).
Il est spéciste de penser que les animaux dans les fermes ne souffrent pas ou ne ressentent pas des émotions au même titre que les animaux avec lesquels nous partageons amoureusement nos maisons.
Le droit des animaux
Dans son livre Animal Liberation, le philosophe Peter Singer définie le spécisme comme «un préjugé ou une attitude partiale en faveur des intérêts des membres de sa propre espèce et contre ceux des membres d’autres espèces ». Il affirme que le principe fondamental de l’égalité n’exige pas l’égalité de traitement. Il exige une égale considération. Pourquoi je mets cette phrase en gras ? Car la distinction est très importante lorsqu’on parle des droits des animaux ! En participant à des manifestations pacifistes (avec anonymous for the voiceless), et en parlant avec des personnes, j’ai souvent entendu : “C’est ridicule, tu veux quoi ? Le droit de vote pour les vaches ?” La réponse est : Non.
Si cela peut en rassurer certain, les droits des animaux ne concernent pas le droit de vote ou le droit de conduire une voiture. Il s’agit du droit de vivre à l’abri de la souffrance et de l’exploitation parce que tous les animaux ont intérêt à le faire. C’est la différence entre l’égalité de traitement et l’égalité de considération.
La plupart des gens grandissent en mangeant de la chair animale (soit des cadavres d’animaux pour employer le juste terme). Moi la première. On grandit en portant du cuir ou en visitant des zoos. Beaucoup d’entre nous font la transition vers un mode de vie respectueux des animaux. La société dans son ensemble doit dépasser l’esprit contraire à l’éthique inhérent au spécisme et cesser de maltraiter et de tuer des animaux.
Tant que l’on n’a pas aimé un animal, une partie de son âme reste non éveillé.
Refuser le spécisme
Si en lisant cet article vous vous dites, “mais c’est injuste ! Moi j’aime les animaux. Comment arrêtez-ça ?”, j’ai la réponse.
Tous les animaux méritent la même considération, quelle que soit l’opinion que les humains ont d’eux. Bien que la plupart d’entre nous avons été imprégnés de spécisme tout au long de notre vie, nous pouvons – et nous devons – surmonter cette façon de penser destructive. Il n’est jamais trop tard pour remettre en question ses choix de consommation et affronter les conséquences.
Si vous êtes contre le spécisme, c’est bien. Mais passer à l’action c’est encore mieux. Ce sont celles-ci qui contribueront à mettre un terme à celui-ci. Se contenter de parole et dire « j’aime les animaux », sans agir, ne les sauveront pas et ne libéreront pas. J’ai quelques moyens simples pour vous. Sachez que nous pouvons tous mettre en pratique le principe d’égale considération chaque jour avec les produits que nous achetons, les cosmétiques que nous utilisons, la nourriture que nous mangeons, les vêtements que nous portons et la façon dont nous choisissons de passer notre temps. Quand nous commençons à regarder les autres espèces comme des compagnons de vie et des individus, nous ne voulons plus les exploiter pour leurs peaux, fourrures, duvets ou laine, et alors nous choisissons des vêtements sans animaux, tout comme de nous divertir de manière humaine au lieu de fréquenter des cirques ou des zoos.
Passer à l’action
Chacun de vos choix est une forme de protestation non violente qui fait une vraie différence. Si vous vous dites « seul(e), je ne vais rien changer ». Détrompez-vous ! Imaginer ce qu’il se passerait si plus de 7 milliards d’individus se disaient « je peux changer le monde ». Et le monde est déjà entrain de changer, grâce à chaque individu qui souhaite voir un progrès. La différence vous la faite en réduisant les profits des entreprises qui nuisent aux animaux ou les tuent. Vous faites la différence en créant un marché en croissance pour les produits sans cruauté.
Pour en apprendre plus sur la façon de faire les bons choix, n’hésitez-pas à commander le « Guide du végan en herbe » de PETA. Et guess what ? C’est gratuit !
Il est temps de reconnaître que les êtres sensibles méritent d’être traités avec respect et compassion. Nous pouvons rejeter le spécisme et agir avec intégrité et cohérence à l’égard de tous les êtres vivants, et le premier pas serait de reconnaître que tout animal a le droit de vivre à l’abri de l’exploitation humaine.
Rien n’est impossible
Bien qu’il passe inaperçu aux yeux de la plupart des gens, le spécisme a des effets dévastateurs pour des milliards d’animaux.
Des injustices du passé ont été abolies ou réduites, comme l’esclavage ou le statut inférieur assigné aux femmes. Elles aussi étaient ancrées dans la conscience collective au point qu‘on les croyait éternelles. Mais l‘histoire a montré le contraire. On peut facilement imaginer qu‘un jour les abattoirs seront considérés comme un symbole de barbarie. Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à refuser l‘injustice envers les animaux, qui devient l‘un des débats de société les plus importants de notre siècle. C’est pourquoi des associations comme PETA, et des personnes compatissantes partout dans le monde travaillent dur pour combattre cette discrimination.
Pour ceux qui mangent de la viande mais disent aimer les animaux, la seule différence est votre perception. La seule chose qui diffère entre un animal qui est “un ami” ou un qui est de la nourriture, ce sont nos perceptions enseignées. Ni l’un ni l’autre n’est plus ou moins vivant.
Je finis avec une citation de Charles Darwin.
L’amour pour TOUTES les créatures vivantes est l’attribut le plus noble de l’Homme.
Je serais ravie de lire votre expérience. Connaissiez-vous cette notion de spécisme ? Si oui, comment agissez-vous pour la combattre ? Si non, qu’en pensez-vous et que pouvez-vous faire pour agir contre ?